Pour les promoteurs immobiliers, le Grand Paris, c’est surtout l’opportunité de construire de nouveaux logements aux portes des futures gares. Le groupe Atland réalisera cette année une cinquantaine d’opérations immobilières en Ile-de-France.
Le Grand Paris est suivi de près par les promoteurs immobiliers, qui y voient une formidable opportunité de construire de nouveaux logements aux portes des futures gares.
Le groupe Atland réalisera cette année une cinquantaine d’opérations immobilières, soit la construction de 3 000 logements neufs en Ile-de-France, principalement à Paris et en petite couronne. Des logements ciblés pour les primo-accédants, avec des prix de base entre 4 000 et 4 500 € le mètre carré. Son PDG et fondateur, Georges Rocchietta, nous explique tout l’intérêt du supermétro pour un groupe comme le sien.
Les frontières de Paris « repoussées à l’A 86 ». «La Ville de Paris va changer d’échelle avec le Grand Paris. Aujourd’hui, la capitale intra-muros est quinze fois plus petite que le grand Londres. Le marché est contraint par le périphérique. Avec le Grand Paris, cette frontière sera repoussée à l’A 86. On a vu l’apport pour l’immobilier du TGV à Lyon et à Bordeaux, par exemple. La création de gares du Grand Paris va permettre de rendre attractives des zones qui ne l’étaient pas, et surtout d’augmenter les volumes, de construire des logements et ainsi de ne pas trop peser sur les prix. Le problème du prix aujourd’hui, c’est la rareté du foncier. Or, l’arrivée des nouvelles gares va permettre de rendre constructibles des zones qui ne l’étaient pas.»
Des villes à « l’image difficile » auront de nouveaux atouts. Georges Rocchietta prend l’exemple controversé d’Aubervilliers. «Cette ville garde une image difficile mais elle va bénéficier d’atouts importants avec le supermétro. Aujourd’hui à quarante minutes de La Défense en transports en commun, elle sera demain à dix-sept minutes de ce grand pôle économique. Avec des prix actuels autour de 4 000 € le mètre carré, le potentiel de rentabilité en cas d’investissement est très fort. Je ne serais pas étonné de voir une plus-value de 10 %. C’est vrai, aujourd’hui les clients ont du mal à se projeter à dix ans, mais il y a pourtant de bonnes affaires à réaliser. Regardez des villes comme Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) ou Levallois-Perret : il y a vingt ou vingt-cinq ans, elles n’étaient pas cotées. Demain, avec le Grand Paris, Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis) ou Clichy (Hauts-de-Seine) peuvent être les nouveaux Boulogne.»
Règle d’or : rester à 800 m des nouvelles gares. S’il doit parier sur l’avenir pour des primo-accédants dans le neuf, le patron du groupe Atland cite donc Aubervilliers, mais aussi les communes de Champigny-sur-Marne, Villejuif (Val-de-Marne), Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis) et Bagneux (Hauts-de-Seine). En respectant une règle d’or, selon le promoteur : rester dans un rayon de 800 m à 1 km autour des futures gares du supermétro. «C’est la zone d’attractivité qui permet aux clients de se dire qu’ils pourront aller à pied à la gare.»
Source: leparisien 07/06/17